Je voulais qu'il parte. Qu'il rentre à l'intérieur et qu'il me laisse tranquille. J'avais l'air d'un résidu de ce que j'avais été jadis, c'était pas le moment de me chercher des noises.Je lui geulai presque de foutre le camp.

-Oh la ferme !

Je fronçai les sourcils et restai surprise de sa réaction, mais qu'est ce que je pouvais faire d'autre. Je pouvais clairement pas le faire dégager par la force.

-Si on doit faire équipe un jour, autant apprendre à fonctionner en temps que tels.

Je toussotai.

-Non, ce sera plus comme ça rendu là.

Une fois que nous allions faire équipe j'allais être débarassée de Rebekah.

-T'as d'la veine que Marshall ait fait des progrès. Laisse faire, ok ? Joue l'jeu, c'est tout ce que je te demande. Si ça peut te motiver, t'auras qu'à m'cogner plus tard. Je te demande juste de me faire confiance.

Je poussai un grognement et il m'aida à me relever en passant mon bras autour de ses épaules. Il me fit un clin d'oeil et je levai un sourcil. Il se arqua le dos et regarda ses pieds comme un enfant qui se fait crier dessus, il se trainait plus qu'il avançait. C'était ça Marshall ? Hey bah ... Il avait de la chance d'avoir une copine. Elle devait faire 1 mètre cube avec une dentition de requin, les cheveux roux et aveugle de préférence. Je me retins de rire en pensant à ça et je levai les yeux lorsque le garde arrêta Billy.

-Qu'est-ce que t'as encore foutu, Wade ?

Billy lui répondit timidement comme Marshall l'aurait fait sans jamais le regarder dans les yeux. Il me faisait presque pitié en fait .

-Essaye pas de m'embobine, le tordu. Qu'est-ce qu'il me dit que c'est pas de ta faute, hein ?

Le garde m'intérogea et j'arquai un sourcil.

-Il a sérieusement l'air du type à pouvoir me foutre dans cet état ? T'es pas sérieux là ? Il dit vrai, bouge toi et laisse nous passer.

Après qu'est ce qu'il pouvait faire d'autre ? Nous laisser dehors ? J'aurais trop aimer ça. Il enfonça son doigt dans l'épaule de Billy en sacadant chacun de ses mots. J'entendais les dents de Billy se serrer et grincer.Je serrai son épaule fortement, pour lui faire savoir de rester calme.

-Si jamais j'apprend que tu t'es payé ma tête, le tordu, t'es bon pour l'isolement et les calmants à te rendre encore plus légume que s'que t'es déjà, jusqu'à ce qu'on ait pitié du chien galeux que t'es et qu'on t'euthanasie.

Un grognement sorti de ma gorge. Je regardai le nom sur son badge "Franky".

-C'est bon ... Ferme ta gueule Franky et avance...C'est pas lui qui à fait quoi que ce soit je t'ai dit. Fou lui la paix...

J'avais une envie monstre de cogner Billy pour m'avoir entrainer dans ce genre de situation de merde. Peu a peu je reprennais du poil de la bête, j'étais plus solide.

-Allez j'vous reconduis, les toqués. Pour cette fois pas de sanction. Vous avez du bol, j'suis de bonne humeur avec la paye qui vient de tomber... mais vous pouvez pas comprendre, vous savez pas ce que c'est de bosser, hein ?

Oh que tu verras comment je sais ce que c'est pauvre con ! Il nous séparra rendu à l'avant de nos portes et me poussa sur mon lit comme si j'étais une poupée de chiffon et fis de même avec Billy dans sa cellule.

-Vous feriez un chouette couple, les tarés. Un couple de tarés, rois des tarés dans un asile de taré.

Il parti en ricannant comme un con. Dès qu'il fut assez loin, Billy craqua et se défoula en tapant dans sa "chambre". Il traversa de mon côté .

-ça va ? Tu vois, c'était pas si compliqué... Même si j'crois que cinq minutes de plus et j'le crevais...

Je l'assassinai du regard.

-C'est toi que je vais crever pour m'avoir entrainer dans ça !

J'étais foutrement énervé de la dernière remarque à la con du lèche cul de Donovan.

-C'était Rebeckah, tout à l'heure, pas vrai ? Elle pourrait être la soeur jumelle de Marshall...

J'avais repris suffisament de force pour me mouvoir tout seul et ne pas ressembler à un rideau qui vole au vent.

-J'aurais pas agis comme ça, j'me faisais coller au mitard. Là, ça montre bien l'assimilation. Jamais Marsh aurait pu tenir comme j'ai fait normalement. Alors. Convaincue ?

Je haussai les épaules.

-T'avais rien à me prouver. Là tout de suite, je peux te dire que tu as crée un mort.

Je me levai et sorti de la pièce en cherchant du regard le garde qui nous avaient accompagné. Je le trouvai rapidement entrain de taper la discute avec un autre garde à l'extrême gauche de la passerelle.

-Je vais lui montrer comment la reine des tarés peu être taré à celui-là.

Je l'observai encore un moment puis poussai un soupir en me retournant face à Billy.

-C'était bien Rebekah que tu as vu tout à l'heure. Elle me gonfle. Dès qu'elle a une chance de prendre le dessus elle le fait .

Dieu que je pouvais avoir hâte d'en être débarassé.

-Tu sais que tu es spécial en ton genre ?

Je lui souris.

-Tu te plait à faire croire à tout le monde que tu ne ressent rien, que tu n'aimes pas et que tu es libre comme l'air... Alors que c'est faux !

Son regard était indéchiffrable.

-Tu as pris ton pied quand on a baiser... Donc t'aime ça et tu as refusé de me laisser dehors et tu as même été jusqu'à garder ton sang froid quand ce garde t'a traité comme une merde ... T'es pas ce que tu veux faire croire ou alors si, mais pas en ma présence.

Je souris un peu victorieuse de cette découverte. Ça me gênait pas, parce que j'étais différente avec lui aussi.

-Pourquoi tu ne m'as pas laissé là et que tu n'as pas foutu le camp quand je te l'ai demandé ?

Je voulais savoir pourquoi il ne m'avait pas laissé là-bas quand je lui avais demandée, pourquoi il disait tenir qu'à sa gueule, mais qu'avec moi il agissait autrement.

-J'te l'ai dit. Ils attendent que ça ici pour me foutre au mitard. Et je déteste qu'on me file des ordres..

Je roulai des yeux. Je trouvais que c'était une excuse un peu facile.

-T'as pris ton pied aussi. C'est pas de l'amour. C'est du désir. De l'envie dans sa représentation la plus basique. C'est pas des sentiments. Je vois pas pourquoi je t'aurais laissé en arrière. T'es mon ticket de sortie, Shannah.

Je souris largement. J'avais pas parler d'amour, j'avais parler de prendre son pied. On ne prennait pas son pied avec quelqu'un qu'on estimait pas dutout et c'était bien de savoir que j'étais un simple ticket de sorti. Ça voulait dire qu'une fois dehors j'allais devoir le garder à l'oeil un moment.

-Et t'es la seule à pas flipper en me voyant, j'vois pas pourquoi je laisserais de côté la seule compagne qui m'est agréable.

Voilà ... Compagnie agréable équivaut à sentiments, peu importe le sentiment, s'en est quand même un. Il me fixa droit dans les yeux.

-Et si je m'étais pas écrasé face au garde, ça aurait été le mitard. Marshall devait prouver qu'il se maitrise. Qu'il n'est qu'un et qu'il est complet. Tu veux un coéquipier, non ? Il faut bien être plein de sang-froid. Mais il m'aurait frappé, j'aurais répliqué. Avec toi en témoin, pour attester que je n'aurais fait que répliquer.

Nouveau roulement de yeux, je trouvais que c'était un peu n'importe quoi, je ne l'aurais pas vendu à un membre du centre, mais il pouvait bien penser ce qu'il voulait.

-Et toi... tu... ressens des des choses pour moi ?

Je relevai un sourcil en cherchant à savoir s'il était sérieux.

-Je dirais que ça dépend de comment tu bouges et de la profondeur qu'atteigne tes coups de bassin, dis-je très sérieusement.

Je fini par pouffer de rire, puis secouai la tête.

-J'tapprécie, mais je ne t'aime pas.

Il eut un sourire en coin . Fin je savais même pas ce que c'était d'être amoureuse, j'avais pas le temps pour ces balivernes.

-Qu'est-ce que tu entendais par "T'es pas ce que tu veux faire croire ou alors si, mais pas en ma présence." ? Je ne suis pas une chimère ? Qu'est-ce que je suis ?

Il haussa les épaules, puis sorti son cran d'arrêt et me le posa dans la main. Je ne bronchai pas et le fixai.

-Tout à l'heure, t'a dit que c'était moi que t'allais crever. Vas-y, fait le. C'est Marshall que tu frapperas. C'est lui qui saignera. Qui souffrira. Pas moi.

Un faible sourire se dessina sur mes lèvres.

-C'est ce que tu crois ? Donc en ce moment je parle à Marshall c'est bien ça ? C'est lui qui est devant moi, qui pense, qui parle, qui décide de tes agissements et de ce que tu fais ?

J'ouvris la lame.

-Si je le blesse, tu souffriras aussi et si je le tue tu y passerais aussi. Tu es peut-être une invention de sa part, mais tu n'es pas lui. Tu ne penses pas pareille, tu n'agis pas comme lui et il ne ferait jamais ce que toi tu fais. Tu ne ressent pas les choses comme lui les ressents. Cesse de te croire invicible et de vouloir faire croire que tu ne tiens pas à ta survie.

Je plantai le couteau rapidement dans le mur très près de son visage.

-Pendant cette fraction de seconde, ce n'est pas Marshall qui a craint pour sa vie, c'est toi...

Je me retournai et m'assis au pied de mon lit.

-Tu me laisses t'approcher, te toucher, t'embrasser... Tu me racontes des parcelles de ta vie et tu me fais étrangement confiance. C'est ça que je voulais dire quand je dis que tu es différent avec moi, d'avec les autres.

Je me fis craquer le cou machinalement et le regardai de nouveau.

-Tu te crois tellement suppérieur à moi parce que t'es qu'une "chimère", mais je pourais te blaisser et t'anéhantir de la même façon que toi tu pourrais le faire sur moi. L'être humain est une chimère, on croit qu'on est seul maître à bord,mais regarde dehors... Tout le monde obéhis à un gouvernement qui les fait avancer comme des marionnettes que ça leur plaise ou non, quand on y pense toi et moi sommes surement les êtres humains les moins sorti de la chimère d'autrui qui existe.

On s'obéissait qu'à nous même.

J'essayais de faire comprendre à Billy qu'il se contredisait sur ce qu'il croyait être et sur ce qu'il démontrait vraiment. Il me dit que j'étais comme lui, oui, mais je n'avais pas prétendu le contraire et c'était pas de moi qu'il s'agissait. Il s'étira en riant légèrement.

-Un gouvernement, ça peut tomber. Révolutions. Coups d'état militaires. Accidents. Meurtres. Les hommes chassent le mal... Ou plutôt prétendent le chasser. Mais la nature même du mal, c'est qu'il est intrinsèque à l'humanité. Le seul moyen de le "détruire", c'est d'accepter qu'il soit, là. En nous.

Pour ça j'avais aucune misère à accepter d'avoir le mal en moi. Je savais qu'il était la et je le sentais parcourant mes veines sans arrêt. Il tapota ses doigts là où se trouvait son coeur.

-Y a une chose qu'on peut pas ôter à l'être humain. La pensée. Marionnette ou pas, c'est l'esprit qui prédomine. On ne peut pas empêcher un homme de penser. oh ouais pas la peine de dire qu'on peut manipuler ce que les gens pensent. Je connais la chanson. Sauf qu'avec de la volonté on peut aller au delà de ça.

Il secoua la tête et ferma les yeux. Je buvais ses paroles un peu comme un disciple avec un faux prophète. Non pas que ce soit tellement passionant, mais tout à fait logique.

-Je ne me crois pas supérieur à toi. J'dirais plutôt que toi et moi, on est... des sortes d'alter-égo. L'un contre l'autre, j'suis sur qu'on aurait plus de chances de s'entre-tuer que d'être meilleur l'un que l'autre. Ensemble... Pas grand monde pour nous arrêter. La seule chose qui pourrait te rendre supérieure à moi c'est ton... "truc". Mais pour l'instant, on peut pas dire que ça te rende intouchable.

Il ouvrit les yeux et le bleu océan de son regard vint me transpercer l'âme. Je me levai d'un air neutre et croisai les bras face à lui.

-T'essayes de me prouver quoi, là ? Que j'suis pas invincible ? Merci, j'le savais déjà. Et puis quand tu sais que tu vas finir par mourir un jour ou l'autre, un fois que tu l'as accepté... Là, tu es libre. La peur est un boulet qui t'empêche de bouger. Si t'as peur, tu fais rien.

Je fronçai les sourcils.

-J'dirais pas que je me fous de vivre ou de mourir. Ce serait un mensonge. Non. J'ai la rage de vivre. Mais personne échappe à la Faucheuse. J'vais pas perdre mon temps avec ça. Je devrais ? C'est ça qui compte. Savoir si t'accueilleras la mort en pleurant sur ce que t'as pas pu faire, ou si tu l'accueilleras avec le sourire et la fierté d'avoir fait ce que t'avais à faire. Moi, je sais déjà ce que je ferais le moment venu. Qu'importe si je suis Billy à part entière ou juste un fragment de Marshall dans le fond. Je m'en fous, je suis vivant.

Je baissai le regard.

-Peut-être vaut-il mieux te laisser tel que tu es si tu t'en fou tant que ça...

Je voyais pas l'utilité de le séparer et de le rendre humain et vivant à part entière s'il en avait rien à faire.

-La peur, la compassion, l'amour , la haine, la rage ... Ces toutes cette panoplie d'émotion qui font de nous des êtres vivants. J'essaie pas de te prouver que tu n'es pas invicible, j'essaie seulement de te faire voir que tu es humain Billy !

Je commençais à perdre patience.

-Je ne peux pas faire équipe avec quelqu'un qui ne ressent rien, qui n'a de compassion que pour lui-même et qui se fou d'exister à part entière ou non... Tu es bien comme tu es et tu crois avoir réponse à tout ? Alors vas t'en...

Je m'allumai une cigarette avant de lancer paquet et briquet sur mon lit, puis je sortis de la chambre m'adossant au petit pan de mur qu'il y avait entre ma porte et celle de Billy. Je relevai une jambe appuyant mon pied nue sur la surface froide du béton mural.

-Je suis déterminée, je sais ce que je fais et où je vais. Je peux très bien m'en sortir sans toi, même si je m'en sortirais mieux avec toi, mais je sais apprendre et accepter quand j'ai tors, toi non ! Tu cherches toujours à avoir le dernier mot et tu contredit chaque fois en ne sachant même pas ce que tu pourais réellement être.

Je tirai sur ma cigarette.

-Pour l'instant tes un fragment d'imagination, mais tu pourrais devenir humain à part entière et vivre que pour toi, mais ce sera différent... Très différent de ce que tu vis présentement et si tu restes aussi borné, tu ne verra pas la sortie du centre avant de te faire plomber la cervelle.

J'étais pas la patience incarnée, je comptais pas non plus séjourner dans cet établissement pour les quinzes prochaines années. Si Billy ne sortait pas en même temps que moi et s'il acceptait pas qu'il serait différent une fois entier, j'allais pas perdre mon temps à l'attendre comme une dinde mariée à un joueur de poker qui ne rentre jamais le soir.

J'étais en colère et ça devait se voir et se ressentir malgré que je tentais de garder une attitude calme autant que possible. Billy serrait les poings et les machoires en face de moi et je fis comme si je ne m'en rendait pas compte. Innutile de se confronter ici devant les portes, nous écoperions tout les deux.

-Tu m'connais mieux que j'me connais c'est ça ? J'apprendrais à être humain quand Marshall devra se démerder seul. Tant que j'ai à constamment surveiller son cul, j'ai pas à m'embarrasser de cas de conscience et tout ce bordel. Tu peux pas comprendre, toi, Rebeckah, t'en as rien à cirer.

Je continuai à regarder droit devant moi. Il avait raison sur un point, j'avais rien à cirer de Rebekah. Elle était qu'un boulet attaché à ma cheville.

-Est-ce que l'aigle a de la compassion pour le lapin quand il chasse ?

Je lui lançai un regard exténué.

-Oh ferme là Billy avec tes métaphores, c'est loin d'être la même chose et tu le sais...

L'aigle et le lapin ... On en avait quoi à foutre ? J'étais ni un aigle ni un enfoiré de lapin j'étais une humaine.

-Je n'ai pas de la compassion pour moi. Je n'en mérite pas, j'en ai pas besoin et je n'en veux pas. Ce que je voulais dire, c'est qu'avec ou sans Marshall, je pense pas que je changerais des masses. Si tu coupais tes cheveux, tu deviendrais quelqu'un d'autre ? Je ressens des trucs... mais je leur accorde pas vraiment d'importance. Parce que j'en ai décidé ainsi.

Je continuais d'être persuadé du contraire.Maintenez un chien en cage il sera agressif et cherchera à se libérer. Le jour où vous ouvrirez la porte, il fera un carnage... Parlant métaphore c'était ce qui me venait à l'esprit quand je pensais à Billy. Il se recula et pris place sur le garde fou.

-Dis moi en quoi j'ai tort de vouloir me maitriser. Dis moi ce que je pourrais réellement être.

Il écarta les bras.

-Je suis toute ouïe.

Il inclina la tête sans me lâcher du regard.

-Pourquoi tu t'énerves comme ça ?

Je m'avançai lentement vers lui.Je plaçai mes mains sur ses épaules lui faisant légèrement perdre la poigne et le basculant à moitié dans le vide. Je le regardai droit dans les yeux en le retenant par le colet de son gilet. Je mis à peine 5 secondes à visualiser la distance entre nous et le plancher du niveau 1. Je le poussai en bas en me balançant avec lui et activai mon don tout juste avant qu'il s'écrase sur le sol pour le laisser simplement debout en plein milieu de la caféteria. Je le fixai un court instant avant de me téléporter en haut. Les courtes distance comme ça ne m'épuisait pas. D'où j'étais je le regardai tête baissé et lui tête en l'air.

-Ce que tu pourrais réellement être.... MORT !

Il ne mis pas beaucoup de temps à remonter. On entendait les fous murmurer qu'on était des magiciens et des trucs du genre, mais qui allait croire des fous ? Je m'en souçiais pas vraiment. Une fois qu'il fut assez près, je le plaquai contre le mur en le toisant sévèrement du regard.

-Je n'ai jamais prétendu être comme toi, donc ne fait pas l'erreur de me comparer à toi. Cesse de prétendre savoir comment tu agiras quand tu seras entier, parce que tu en a aucune idée. T'es aussi gamin que Marshall...

Je me reculai un peu, il avait qu'à tendre le bras pour me pousser en bas à mon tour, mais bizarrement je ne craignais rien.

-T'as jamais pensé, que tu me plaisais peut-être un peu et que j'avais pas envie que tu te plantes ?

C'était de un pour voir sa réaction. Était-il vraiment dépourvu de sentiments comme il le disait ? et aussi parce que c'était un peu vrai. Je ne le détestait pas même qu'il me plaisait de plus en plus.

-Cesse de jouer le mec qui a raison sur tout c'est vraiment lourd à la fin. Tu ne sais même pas de quoi tu parles. Tu te dis une chimère, ensuite tu mes sors des métaphores, puis tu crois tout connaitre sur la vie humaine. Décide toi à la fin... T'accepte qui tu es ou ce que tu es, mais tu ne peux pas être les deux en même temps.

Le garde qui nous avaient accompagné plutôt arriva vers nous avec son air arrogant de petit patron.

-Hop hop hop ... On a une p'tite chicane de couple ici... C'est mignon tout ça, mais fermez vos sale gueule où je vous les fermerez moi...

Je le fixai d'un air de glace et il s'approcha à deux pouces de mon visage comme on toise un enfant quand on est pas certain qu'il est compris. Sa main glissa près de mon oreille et joua avec une mèche de cheveux. Je ne bougeai toujours pas.

-Je peux te réconforter pour une nuit ma jolie... dit-il en souriant fièrement.

J'inclinai la tête légèrement et dans un mouvement très rapide je lui saisis la tête en voyant la panique passer dans ses yeux.

-T'iras réconforter Hadès pauvre con !

D'un mouvement tout aussi rapide, je lui brisai la nuque et laissai son corps tomber entre Billy et moi. Sans remords aucun je regardai Billy.

-Dans moins de 10 minutes ils déclancheront l'alarme et ils seront tous sur mon cas, soit tu restes là et tu y passe aussi soit tu te barre dans ta piaule maintenant ...

Combat visuel ici mesdames et messieux. Je retournai dans ma chambre et ramassai une de mes fameuses bouteille d'eau, ma main enroulé dans un gilet de mon tiroir. Avec le goulot j'ouvris la bouche du garde et en versai une bonne lampé avant de laisser tomber en bas. J'empoigné son gilet et le laissai retomber à moitier sur la ramparde central du garde fou et je pris un expression très très terrorisé...

-HEY HEY !!! IL A GLISSÉ JE CROIS QU'IL EST MORT !!!!

L'alarme sonna et je me retournai vers Billy.

-Voilà ni vue ni connu.

Le premier garde à monter me poussa dans ma cellule et poussa Billy dans la même que moi avant de refermer la porte. Il ne pouvait faire autrement comme les jambes du garde était dans l'entrée de Billy. Je lui fis un sourire en coin et pris place sur mon lit comme si de rien était.

Billy se laissa glisser contre le mur, il avait l'air perdu et vulnérable comparativement à d'habitude.Il ferma les yeux quelques instant et je gardai le silence en l'observant simplement.

-Je suis Marshall et en même temps, je ne suis pas Marshall. Je suis à la fois un être humain et une chimère. ça te convient comme réponse ?

Je ne bronchai pas. Je n'essayais pas de le faire sentir mal, mais je voulais qu'il comprenne. Il se mit à gratter un trou dans ses jean comme un gamin qui ne sait pas quoi foutre de ses dix doigts, puis il haussa les épaules.

-Sinon, je serais pas ici.

Il me fixa un moment. Il semblait calme, mais perdu.

-Tu l'aurais pas fait, je m'en serai chargé.

Je lui fis un demi-sourire.

-Je sais ... dis-je simplement.

C'est exactement pour ça que je l'avais fait. Je n'étais plus listée dans le centre, donc on pouvait pas me mettre au trou, mais lui oui.

-Je te plais réellement ?

Mon sourire s'étira, mais je ne répondis rien pour le moment. Je savais que ça le titillerait.

-Tu m'plais bien. Mais tu me pètes les couilles comme pas deux.

Il eut un petit rire et je me joignis à lui.

-Je sais pas réellement ce que c'est d'être amoureuse, donc je pourais pas te dire, mais je sais que je suis bien avec toi et que c'est pas comme avec les autres. Tu me plaits... mais j'en sais pas plus.

C'était franc. Je n'avais jamais été en couple, mon coeur n'avait jamais battue pour quelqu'un et ma vie tournait qu'autour de moi, mais je savais que je ne supporterais pas qu'on lui fasse du mal.

-Dis moi qui je suis. Explique moi ce que je sais pas. J'suis en plein brouillard. Si tu veux pas te retrouver avec un chouinard dans les pattes.

Je me levai du lit et m'assis à côté de lui en le bousculant d'un coup d'épaule avec un demi-sourire.

-Si tu me laisse avec ton chouinard comme tu dis, je le tabasserai pour te faire revenir et en prime t'auras un oeil noir.

J'appuyai ma tête contre le mur et fermai les yeux en soupirant.

-Pour le moment t'es une invention de Marshall qui est considéré comme un schizophrène, mais ça été prouvé dans bien des cas que la personnalité la plus forte peut prendre le dessus à tout jamais, jusqu'à anéhantir la partie adverse.

Bon probablement que ça il le savait déjà.

-T'es pas qu'une invention...C'est ce que les psychologues ont trouvé de plus logiue à dire, mais pense y... Tu ne penses pas comme lui,tu n'agis pas, ni ne fonctionne comme lui. Tu as tes propres buts et tes propres désirs. Tu es simplement pris à deux dans un corps, tu n'es pas si différent de moi, peu importe que tu es été inventé à un âge avancé ou que tu es pris ta place avant ta naissance.

J'ouvris les yeux et le regardai.

-T'arrive à reproduire ce qu'il fait, mais je suis persuadé que l'inverse est impossible. Toi seul sait réellement ce que tu es et toi seul peut faire en sorte de vivre ou de se résoudre à l'état de chimère.

Je haussai les épaules.

-Moi tout ce que je veux, c'est que tu sois certains de ce que tu es , de ce que tu veux... Si on t'injecte mon sang pour faire le test tu te retrouvera pas seulement humain à part entière, mais t'auras aussi mes gênes, donc fort à parier que t'auras aussi un don à assimiler... C'est pas une décision à prendre à la légère.

Je lui souris.

-C'est pour ça que je te casse les couilles... Je te pousse à bout pour voir si tu tiens le coup.

Je voulais qu'il tienne le coup. Je baillai légèrement et posai ma tête sur son épaule.

Je réussi en gros à expliquer à Billy comment je le voyais. Je lui expliquai aussi un peu comment ça risquerait de se passer si il acceptait d'essayer le test pour se séparer de Marshall, mais je n'avais pas de réponses exacte.Je fini en lui disant que si j'étais casse-couille c'était parce que je le testais pour voir s'il tenait le coup.

-Et je le tiens, d'après toi ?

Je lui fis un demi-sourire. Je baillai légèrement et callai ma tête sur son épaule. Je le sentis se raidir légèrement, mais il se détendit assez vite.

-Je crois que je veux pas anéantir Marshall. Ce serait pas... Juste. Je veux exister, mais pas le détruire. Il mérite une chance d'avoir une vie à lui qu'il mènerait de son libre arbitre. C'est qu'un mioche pleurnichard par moment... mais c'est un peu comme si on était frères. Si on peut se "séparer", ça me va. Je vais pas prétendre que j'en ai rien à foutre...

JE ne connaissais pas Marshall, mais il l'avait comparé avec Rebekah qui pour moi était une teigne. Personnellement, ça me faisait ni chaud ni froid et je savais d'emblé que je tuerais Rebekah au moment de la séparation.

-Tu penses vraiment que je vais me retrouver avec un don ? Et Marshall, il va en avoir un aussi ?

Je haussai les épaules.

-J'en sais rien. Je ne laisserai pas Rebekah vivre assez longtemps pour le savoir non plus...

C'était le genre de truc que je ne lui laisserais pas le temps de développer. J'avais pas envie d'avoir ma jumelle comme rivale.

-A ton avis avec quel "don" je pourrais me retrouver ? Le même que toi ? Comment ça marche, en fait ? On peut pas vraiment approcher les "spéciaux" donc, je sais pas grand chose sur eux. Je vais avoir la même tronche que Marshall, une fois que je serais entièrement moi ? Un peu comme un jumeau, ou alors, j'aurais une tête bien à moi ?

Je relevai la tête pour pouvoir lui faire face.

-Je crois que vous allez être comme des jumeaux identiques. Étant donné que c'est une reconstitution à base de donnés chromosonique de Marshall ce sera en tout point identique au niveau du physique. Ils vont cloner ce corps pour y insérer tout ce que tu es à l'intérieur. Je sais que c'est possible, parce que ça a déjà été fait, mais je n'ai pas vu comment ça fonctionnait, dis-je avec un nouveau haussement d'épaule.

C'était pas simple à essayer d'expliquer. Surtout quand on savait que des "à peu près".

-Pour ce qui est des dons, y a qu'un seul gêne. En gros je crois que tout les spéciaux ont exactement le même groupe sanguin et que le don se développe comme il veut. Tu peux donc te retrouver avec n'importe quel don ce qui me fait aussi croire que comme y aura que dans le clone qui aura de mon sang y aura que toi qui aura un don et pas Marshall...

Je poussai un soupir.

-Je peux rien te certifier, parce que je ne suis certaine de rien Billy.

Ça ne me faisait pas peur parce que je voulais à tout prix me débarasser de Rebekah, mais dans son cas c'était différent.

-Tu crois que Marshall s'en sortira si tu n'es plus là ? Il risque de moisir ici et de s'inventer un autre personnage ou encore il risque de ne pas tolérer le choc de te voir en face de lui... Pourquoi tu t'attaches autant à lui ?

J'essayais de comprendre ce qui le motivait à vouloir sauver la peau de Marshall.

Je demandai à Bkilly s'il croyait que Marshall s'en sortirait sans lui. J'avais jamais vu son hôte,mais je doutais réellement de sa capacité à s'en sortir seul, je voyais d'ici le suicide du pauvre une fois la séparation.

-Il a sa copine. Avec elle... Il est presque normal. C'est juste qu'il se sous-estime grave. C'est de la faute à son père. J'peux pas prédire sa réaction en me voyant, j'espère qu'il balisera pas trop.

En même temps s'il avait un once d'intelligence il allait bien le prendre et voir la lumière au bout du tunel, mais il allait surement fliper un minimum.

-Une fois que je serais plus... en lui... Il pourra réellement vivre sa vie. Il aura plus besoin d'être suivi 24h/24. Quitte à ce que je lui apprenne à être un peu plus... Dur, il s'en sortira tout seul.

Je haussai les épaules. C'était à lui de voir s'il tenait à perdre son temps avec Marshall, mais je n'allais pas perdre le miens.

-Marshall est plutôt attachant dans le genre... Et puis il m'a "créé" à la base pour le protéger. J'ai toujours fait ça. Je te l'ai dit, c'est un peu un frère pour moi... Même s'il est parfois méga chiant.

Je retins un rire sur le "attachant dans le genre", c'était le genre d'expression que j'aurais sorti pour un chiot abandonné en bord de route qui vous regarde en implorant la vie sauve.

-Il devra se débrouiller sans moi. Il sera maitre de son destin. Il sera responsable de ses seuls actes. C'est peut-être lui qui m'influence, mais bon. C'est pas sa faute s'il en est là.

Je relevai un sourcil.

-Sans vouloir te vexer... S'il t'a créer c'est que c'est un faible. C'est peut-être son père qui l'a rendu comme ça, mais c'est lui qui n'a pas su répliquer.

On était toujours responsable de ce qui nous arrivait.

-Et le responsable va payer. Oh, crois moi, Marshall risquera plus rien après.

Je poussai un soupire et me levai en lui tendant la main pour qu'il fasse de même. Je me couchai sur le lit et tapotai devant moi pour qu'il me rejoigne. Surtout pour ne pas avoir à le regarder de haut.

-Son père n'est pas la seul menace. T'oublies qu'on vie dans un monde où les super-héros ne sont pas que dans les bandes-dessinés et qu'ils sont pas tous gentils et qu'ils ne veulent pas tous sauvegarder la race humaine. Il aura toujours un truc à craindre.

Je repliai un bras sous ma tête et fixai le plafond.

-Tu devrais t'en faire plus pour toi que pour lui de toute façon. Ça risque de te faire bizarre d'être entier, de sentir le sol sous tes pieds, de ressentir tout la douleur quand tu te heurte contre quelques chose, de ressentir tout ce que tu vis. Ce sera surement moins difficile pour toi que pour lui, mais t'auras un temps d'adaptation pas des plus plaisants.

Je n'allais pas avoir se problème car c'est Rebekah qu'il allait changer de corps.

-Tu feras quoi ? Qu'est ce qui te tarde le plus de faire une fois que tu seras libre ... ?

C'était la question à laquel je changeais le plus de réponse depuis que j'avais commencer à me la poser.

Je demandai à Billy ce qu'il avait le plus hâte de faire, une fois totalement libre. Moi je crois que je n'allais pas dormir pendant quelques jours. Je voulais tout voir ce que je ne voyais pas de l'intérieur béton des murs du centre. Il souria et me répondit simplement.

-Vivre.

Je lui fis un demi-sourire.

-Honnêtement, y a plein de choses à faire. Tu ferais quoi toi à ma place ?

Je haussai les épaules.

-Ne pose jamais cette question. Personne n'est à ta place. La réponse influencerais tes choix même si ce ne serait pas ta priorité.

Je me couchai sur le côté en jouant avec une mêche de mes cheveux.

-ça fait quoi, de tirer sur quelqu'un ? De prendre une vie ?

Je fixai le mur en essayant de trouver une réponse juste.

-Au début je dirais que c'est comme d'être victime d'un accident de voiture.LA peur de se faire prendre ou que ça se retourne contre nous, ensuite on se sens invincible. Ça deviens vite comme une drogue, le besoin de le faire encore et encore pour se prouver à soi-même qu'on en est toujours capable. Au final on se remet en question et on est hantée par tout les vies qu'on a pris et on se demande si on a bien fait ou non, est-ce que cette personne le méritait vraiment ? Et selon qui ??... Je crois qu'il faut seulement ne pas y penser.

Les nuits sont courtes quand on pense à tout celà, mais je m'y était habitué. Il se releva un peu et se pencha au-dessus de moi.

-En tout cas, si ça marche, t'auras un super équipier. Je dis pas que je serais "l'homme parfait", mais je t'en devrais une bonne. J'suis pas un ange, mais j'suis loyal.

Je le regardai simplement dans les yeux. Je savais qu'il était sincère. Il avait aucun signe de mensonge ou d'incertitude dans son regard. Il se coucha de nouveau.

-Par contre, je sais ce que fera Marshall quand il sortira d'ici. Il ira chez sa copine, récupérera son chien. Il ira jusqu'à Wisconsin, sur la tombe de sa mère. Il aimerait bien apprendre à jouer de la guitare...

Je fis un sourire qu'il ne voyait pas, mais je trouvais ça mignon à la limite gamin, mais Marshall était un peu gamin selon ses dires.

-Un peu comme un gosse de 26 ans qui essaye de rattraper le temps perdu. Moi, j'ai pas de famille... Je vais être un nouveau né de presque trente ans, t'imagine ? Pas de famille. Pas d'histoire... Je peux devenir n'importe qui ou n'importe quoi. D'ailleurs, est-ce que je devrais continuer à porter le nom de "Wade" ?

Je haussai les épaules.

-J'en sais rien. Je crois que tu pourras prendre le nom qui te chante et t'inventer la vie que tu veux. Personne ne pourra en dire le contraire, mais je crois que la façon simple sera de te présenter comme le jumeau de Marshall.

Je lui fis un sourire ironnique. C'était évident que c'était la solution facile. Je me penchai à mon tour par-dessus lui et l'embrassai.

-Mais je m'en moque... dis-je avec un petit sourire.

Pile au moment où j'allais déposer à nouveau mes lèvres sur les siennes, un gardien ouvrit la porte.

-Qu'est ce que vous foutez là ??? Vous allez pas vous reproduire en plus?

Je grognai légèrement. Je détestais qu'on nous prennes pour des animaux.

-Wade ! T'a un coup de fil en attente de ta petite-amie, mais je peux lui dire que tu la rappelleras quand t'auras fini de sauter ta voisine de cellule si t'es trop occupé, dit-il avec arrogance.

Je fixai Billy et m'assis au pied de mon lit.

-Commence déjà par foutre le camp de ma chambre. Il va répondre.

Il roula des yeux et sorti.

- C'est la copine de Marshall c'est ça ? Qu'est ce que tu vas lui dire ?

Ça me regardait pas vraiment, mais la curiosité l'emportait.

J'allais à nouveau succomber au charme de mon voisin de cellule quand nous fûmes interompu par un garde qui annonça un appel pour Marshall. Une fois le garde sorti je demandai à Billy s'il allait le prendre et qu'est ce qu'il ferait.

-Soit je laisse la place à Marshall, soit je l'imite, mais c'est pas trop une bonne idée. Elle se démène pour lui, c'est une fille gentille.

J'acquiesçai d'un mouvement de la tête sans que ça me fasse quoi que ce soit. Après tout je me tappait techniquement son mec.

-Si c'est Marsh' qui revient, le brutalise pas trop.

Il me sourit.

-Juste assez pour te faire revenir,dis-je avec un sourire goguenard.

Il se leva et déposa un baiser sur mes lèvres avant de quitter la pièce. Je ne savais pas s'il allait revenir ou si j'allais avoir affaire à Marshall. Je me couchai sur mon lit en fixant le plafond les bras derrière la tête.

-*Il commence à me plaire un peu trop ce BIlly Wade,* pensai-je pour moi-même.

J'avais beau ne pas savoir ce que c'était d'être amoureuse, je savais quand même ce que je ressentais et je n'aimais pas quand il partait et j'aimais bien quand il était près de moi. C'était étrange de ressentir ce genre de chose pour quelqu'un. Le dernier être vivant qui avait compter pour moi était mon chien. Un Mastiff Tibetain, mon père l'avait tué parce qu'il me mordait lorsque c'était Rebekah qu'il prenait ma place. Je l'avais entrainer à cet effet de cette façon elle apparaissait de moins en moins souvent.

-On se connait, non ?

Je m'appuyai sur mes coudes et fixai celui qui venait de me faire sortir de mes pensées. Il était aussi beau, mais son visage prenait des traits de gamin, il avait un regard fuyant et sa voix était plus faible et douce en comparaison à la voix rauque et suave de Billy.

-Pas vraiment ...

L'envie de lui mettre mon poing dans la gueule pour faire revenir Billy me passa par la tête, mais la curiosité de connaitre Marshall me retint. Je me levai et m'efforçai de lui sourire pour ne pas l'effrayer.

-Je suis Shannah, une amie de Billy.

Je lui tendis la main et il leva la sienne toute tremblotante. Un sourire en coin apparu sur mon visage. J'imaginait Billy pris à l'intérieur de sa tête entrain de virer fou.

-Quel était ton impression de déjà vu ? Un souvenir en particulier ?

Je voulais savoir jusqu'à quel point lui et Billy pouvait être connecté. Est-ce qu'il avait des souvenirs de ce que Billy vivait ?

Je serrai la main de Marshall en me présentant et je lui demandai qu'elle était son impression de déjà vu. Est-ce qu'il se faisait ses propres souvenirs ou est-ce qu'il avait en tête ce que BIlly avait vécu. Il haussa les épaules.

-Avant, c'était un mec dans cette... chambre.

Ni plus ni moins ? Ça ne donnait pas une impression de déjà vu ça ...

-Puis... J'sais pas. Ton visage me dit quelque chose.

Je haussai un sourcil.

-Mais puisque tu connais Billy, ça doit être ça.

Je confirmai d'un signe de tête. Pas la peine de semer la confusion dans son crâne.

-Il t'a dit des trucs sur moi ?

Il s'appuya légèrement contre le mur à l'extérieur de ma ... chambre.

-Un peu, mais je tenais pas à entendre parler de toi. Ça m'intéressais et m'intéresse pas vraiment à vrai dire.

Cruel mais juste.

-Disons que je préfère parler avec lui que d'avoir une conversation qui tourne autour de son enveloppe physique...Sauf quand il s'agit de coucher avec lui, là j'avoue que l'enveloppe physique me plait carrément.

Désolé pour le non-traumatisme Billy ! Je me faisais chier à lui taper la discut' je voulais que Billy revienne ou qu'il se casse dans sa piaule. J'avais rien à lui dire à lui.

-Il t'a écrit des trucs sur moi lui ?

Je lui lançai un regard narquois. Je l'avais bien vu écrire quelques truc parfois et je me doutais que c'était des pistes pour Marshall.

-En fait je tiens pas à savoir, casse toi ou ramène Billy, mais j'ai vraiment rien à te dire... Je crois qu'on est pas dans le même monde toi et moi.

Je le jaugeai sévèrement. C'était pas vraiment une option.

Je dit à Marshall de foutre le camp ou de ramener Billy parce que j'avais rien à foutre de lui. C'était totalement vrai et Marshall me faisait penser à un gamin en quête d'une babysisters ou d'un ami pour jouer dans son carré de sable. Je le toisai sévèrement du regard.

-Va te faire voir !

Je haussai un sourcil. Je m'attendais plus à un "oui madame ! " et de le voir foutre le camp la tête entre les jambes, mais il resta là sans broncher. Il ne me regarda pas dans les yeux, mais il avait la tête haute tout de même.

-Je te signale que si t'es ici, c'est que toi aussi t'as un grain, donc, toi et moi on est dans le même monde. Juste au passage. Alors me parle pas comme ça.

Je pris de profonde respiration. Si je le tuais je tuais aussi Billy, donc mauvaise idées. Je m'avançai vers lui et il soutena mon regard. Je lui enfonçai un doigt dans l'épaule assez pour le faire grimacer.

-Toi espèce de petit insouciant, ne fait pas l'erreur de croire qu'on a quoi que ce soit en commun, rentre toi bien ça dans le crâne. Toi t'es listé comme un enfoiré de taré, moi j'apparais nul part

Je le poussai contre le mur un peu plus.

-J'ai rien à foutre de toi, de tes états d'âmes et de ce que tu crois être en droit de te permettre face à moi. Ici c'est ma piaule et si je dis que je veux pas voir ta foutue gueule, bah tu fou le camp.

Je le tirai par le col et le trainai jusqu'à sa chambre en le poussant férocement dans celle-ci.

-Je vais le dire une dernière fois. Soit tu me ramène Billy soit tu restes dans ton trou. On se connait pas et je tiens pas à te connaitre... Puis pour la dernière fois ... On est pas dans le même monde toi et moi.

Je tournai les talons et retournai dans ma chambre. Je crois que je serais malade de partager un corps avec lui. Il prenait beaucoup plus de place que Billy le prétendait et je n'aimais pas ça du tout. Je m'étendis sur mon lit et en moins de 10 minutes je tombai carrément endormi.

*Mode Rebekah*

Le seul temps où j'avais le champ libre c'était lorsque Shannah dormait, je devais pas faire de mouvement brusque sinon elle me retournait au fond de sa tête. Je sortis de la chambre en longeant le mur, regardant nerveusement à gauche et à droite et me faufillai dans la chambre voisine.

-Je... je ... suis désolé !!

Je passais mon temps à m'excuser du comportement sauvage de Shannah.

-Elle ne t'a pas fait mal j'espère ? Je...je suis Rebekah, dis-je timidement.

Lorsqu'il s'approcha je reculai en protégeant instinctivement mon visage de mes bras et m'appuyai dans un coin en tremblotant. Je sentais que Shannah commençait déjà à vouloir revenir. Je me concentrai sur ma respiration pour me calmer et baissai ma garde en le regardant timidement.

-Tu ne vas pas me ... me frapper ? demandai-je à voix basse.

D'ordinnaire les gens qui parlait à Shannah me frappait sans arrêt pour la faire revenir. En fait plus pour me faire fuir.

J'avais rarement l'occasion de voir le monde de mes propres yeux. J'étais habituer de vivre tel un aveugle dans le noir le plus complet. Quand les gens criaient ou qu'il y avait des bruits aigües ça résonnait dans ma tête sourdement et inaudiblement. Comme chaque fois que je prenais la place on me tapait dessus pour me faire fuir, sauf mes parents évidemment, je fus surprise de voir que l'homme que Shannah avait bousculé n'essayait pas de faire de même. Il s'était présenter sous le nom de Marshall pourtant Shannah l'appelait Billy. Est-ce qu'ils étaient comme nous ?

-Ben pourquoi je le ferais ?

Je fixai mes pieds en haussant les épaules. Il tapota le lit à côté de lui.

-Installe toi, tu vas pas rester debout dans ton coin.

Je levai le regard à la limitte de sa main, mais pas assez pour affronter son regard. J'étais très bien debout dans mon coin, mais je voulais pas l'offusquer. Je pris donc place sur le lit, limite si je n'étais pas assise sur le pied du lit. Je fixai mes pieds tandis que je faisais nerveusement bouger mes orteilles et me tortillaient les doigts.

-Shannah ressemble un peu a Billy.

Je tournai la tête vers lui sans dégager le rideau de cheveux qui tombait sur mon visage. Il avait les yeux bleu, c'était très beau. Je n'avais jamais vu personne avec les yeux bleu.

-T'arrive à la tenir à l'écart ?

Je secouai la tête négativement avec un petit rire nerveux.

-Non... non Shannah est trop puissante. Je peux prendre la place seulement quand elle dort et c'est arrivé quelques fois comme ça, mais je sais pas comment j'ai fait.

C'était quand elle s'y attendait le moins, mais je ne choisissais pas ces moments c'était juste le hasard.

-C'est ... ma soeur ... ma jumelle, qu'on dit les médecins... Deux esprits dans le même corps depuis le 7 eme mois de grossesses... C'est tout ce que je sais.

Je savais même pas si nous étions les seules comme ça ou si c'était fréquent.

-C'est pareille avec toi et Billy ? C'est qui, qui mène dans vous deux ?

Je me retournai vivement en voyant qu'il faisait nuit dehors et je me levai d'un bond et me lançai à la fenêtre en regardant dehors.

-Oh !! regarde ... regarde.... C'est quoi ça ? C'est tellement beau ... dis-je en pointant le ciel.

Il y avait une grosse boule lumineuse blanche avec tout plein de petit point blanc de lumière qui emplissaient le ciel.

-T'as vu toute ces petites lumières dans le ciel ? C'est ça qu'on appel la nuit ?

Un sourire d'enfant étirait mes lèvres et mes yeux restaient river sur l'extérieur. C'était la première fois que je voyais ça. Lorsque je me rendis compte que j'avais baissé ma garde je me reculai en jouant nerveusement avec mes doigts en baissant de nouveau la tête. Comme si les cheveux qui tombait sur mon visage pouvait me protéger du regard que les gens me portait.

-Désolé... J'avais jamais vu des lumières de ciel, dis-je à voix basse. C'est comme ça tout les jours ?

J'avais conscience que mes questions devaient sembler débile, mais il y avait tellement de chose que je n'avais jamais vu et que je faisais qu'imaginer.