Je détestais cette situation et je détestais cette établissement. Je voulais seulement qu'on le laisse tranquille et j'avais pas envie de rentrer seul ni de le laisser seul ici. Je lui dit qu'il allait surement me trouver folle, mais que je l'aimais et que je voulais pas sortir d'ici sans lui.

-On est dans un asile. On est sensé être fous, non ?

Il me fit un léger sourire.

-Je crois que je t'aime. Je sais pas vraiment ce que c'est d'être amoureux.

Il m'enlaça et je le serrai contre moi en agrippant son t-shirt.

-Je veux pas que tu me laisses ici.

Outch ! J'avais cette boule qui me nouait la gorge et l'estomac.

-Tu peux rester combien de temps, tu crois ?

Je me reculai légèrement.

-J'en sais rien, mais je vais rester le plus longtemps que je peux. Je te le promet.

Je fronçai les sourcils en le regardant, y avait un truc bizarre.

-Tu me laisses pas, hein ? Tu me ... laisse... pas.

Je le fis reculer et l'aider à s'asseoir sur le lit. Je me relevai et lui tournai le dos pour ne pas qu'il voit les larmes rouler sur mes joues.

-Je te laisse pas Marshall... Je reste là!

J'essuyai mes yeux du revers de la main et m'installai à côté de lui.

-Est-ce que tu sais ce qu'il te donne ?

À voir l'effet je pariais sur Prozac.

-T'arrive à laisser Billy prendre le contrôle quand tu es sous médication ? Je crois que c'est surtout lui qu'il cherche à enfermer. Je l'ai pas bien vu, mais il fait peur en comparaison avec toi.

Billy avait toujours cette façon de regarder comme si tu étais sa prochaine cible ou comme s'il avait rien à foutre de ta gueule. J'étais loin d'être en confiance avec lui, même si cet air arrogant, dangereux et sur de lui, rendait Marshall terriblement sexy.Je me blotti contre lui.

-Tu dois pas t'endormir, ce médicament agis sur les faiblesses. Dit toi que c'est qu'un bonbon rien de plus... Je veux pas que tu sombres , sinon ils vont me faire partir. Je veux pas partir.

Je voulais partir, mais le ramener avec moi. En sortant d'ici j'allais trouver son père et j'était bien décidé à faire sortir Marshall d'ici par tout les moyens.

J'essyais de convaincre Marshall de ne pas s'endormir, même si c'était loin d'être facile. Je savais que le temps était calculé entre la prise de médoc et la prochaine visite au patient et qu'on allait me demander de partir s'il dormait. Je lui dit et il ouvrit les yeux en grand.

-Non !! Pars pas... J'ai... besoin de toi.

Il essaya de se redressir, mais ça avait pas trop l'effet escompté. J'avais l'impression d'être avec un ado défoncé au crack.

-Et Fenrir... va pas t'abîmer... la voiture ?

Je secouai la tête.

-Non je crois pas et c'est pas grave.

C'était une vieille bagnole et ça faisait pas tellement longtemps qu'il était la. Il agrippa ma main presque comme s'il avait peur de tomber alors qu'il était sur le lit.

-La prochaine fois... On ira où ? Fenrir y aime bien le parc...

J'arrivais pas à répondre, trop concentré sur ses yeux qui se fermaient peu à peu.

-Kath... J'ai trop envie de dormir...

Je soupirai et le laissai se coucher.

-Ça va reposte toi, si y a quoi que ce soit je te réveillerai.

J'avais pas plus à dire qu'il venait de sombrer. Je laissai quelques larmes couller et pris une profonde inspiration. Je me levai et sorti de sa chambre, puis je descendit à l'infirmerie où j'ouvris la porte à la vollé. Je restai un peu saisie en voyant l'infirmière pendu au cou de John, mais j'en fis pas de cas.

-Qu'est ce que tu fou là toi ? Tu sais pas lire... C'est marqué fermée sur la porte.

Je regardai brièvement John en essayant de pas laisser transparaitre mon amertume. C'était donc pour se taper une fille comme elle qu'il m'avait fait attendre pendant deux mois ? C'était pour ce genre de fille qu'il m'avait brisé le coeur ...

-Donne moi un activant, un boost, de l'adrénaline... N'importe quoi qui le tiendra réveiller... Il a pas besoin de ça. Vous vous rendez pas compte de ce que vous lui faites en lui donnant ce genre de cachet.

Elle croisa les bras et roula des yeux.

-Tu peux me dire ce que tu trouves à ce pauvre type ? Ça te plait de jouer les samaritaines et de donner de faux espoirs au mec dans son genre, puis un beau jour lui dire que finalement tu n'as rien pu faire et qu'il devra se demmerder sans toi ? Tu sais comment ça va le détruire ?

Comment osait-elle me juger de la sorte ? Elle savait rien de moi ... Je fronçai les sourcils et m'avançai un peu vers elle et la fixai du regard.

-T'as aucune idée de quoi tu parles, parce que tu as aucune idée de ce que c'est de vivre avec ce genre de personne. Marshall est de loin le mec le plus fantastique que j'ai connu et je ferai tout ce que je peux pour l'aider. Je fais pas semblant d'être une autre, je n'attaque pas les autres verbalement ou physiquement avec des jugements infondés et je vie ma vie comme je l'entend. J'accepte et j'assume mes tors et tout ce que je fais... Contrairement à certaine.

J'espère que le message avait bien passé. Je ne devais rien à personne et j'assumais très bien mes choix. Elle me fixa un moment et me donna un comprimé qu'elle prit dans une boite.

-Je sais pas qu'elle effet ça lui fera ce sont les nouveaux activant que Mike nous a apporté. Semble-t-il que ce soit très efficace. Prend-le et fou le camp. Puis la prochaine fois frappe avant d'entrer.

Je la remerciai d'un simple signe de tête et je regardai John. J'aurais aimer qu'il puisse lire en moi, qu'il puisse comprendre à quel point je lui en voulait, mais que je tenais assez à lui pour être au-dessus de ça. Je baissai les yeux et remontai dans la chambre de Marshall en trombe. Je pris un verre de plastique sur le bord de son petit évier de chambre dans le quel je versai un peu d'eau. Je m'assis près de lui et le secouai légèrement, mais aucune réaction. Je le secouai donc plus fortement.

-Hey !!! Réveille-toi...

Il ouvrit un peu les yeux et je lui donnai le verre d'eau et le cachet.

- Je sais pas exactement ce que c'est, mais c'est un activant... Ça devrait te réveiller et annuler l'effet du prozac.

D'ordinnaire les activants agissaient un peu plus rapidement que les trucs chimique du genre prozac.

-Je vais rester avec toi peu importe l'effet. Je dois pouvoir rester encore une heure ou deux ensuite ils vont me mettre dehors pour le couvre feu. Si tu préfères ne pas le prendre et dormir, je serai pas fâchée. Tu fais comme tu le sens.

Par contre s'il choisissait de dormir, j'allais partir tout de suite.

J'avais réussi à obtenir des activants pour réveiller Marshall et je l'avais un peu brusquer pour le sortir de son semi-comas. Je lui demandai s'il voulait bien le prendre, je voulais pas non plus le forcé, mais en cas contraire j'allais devoir partir.

-Non, je veux que tu restes.

Il prit le cachet qu'il avala d'un trait avec une grande gorgée d'eau. Il resta à peine cinq minutes un peu lent, puis d'un coup il se leva d'un bon.

-La vache, c'est quoi ça.

Je le regardai avec étonnement et fit un petit sourire nerveux.

-Euh... Je sais pas trop, mais ... visiblement ça fonctionne, dis-je en souriant toujours.

C'était comme de réanimer un mort.Il repris place à côté de moi.

-ça va toi ? T'as l'air ... Bizarre.

J'eus un petit rire.

-Ça va je suis ... je suis un peu surprise du résultat.

J'eus un petit rire.

-Je sais pas ce que j'ai mais j'ai une pêche d'enfer. Tu veux qu'on profite comment du reste de la journée ? De l'heure ou deux qui nous reste ?

Il m'embrassa... assez fougueusement. Lorsqu'il recula j'écarquillai un peu les yeux.

-ça te gênerait pas de... sortir avec un... taré... dans mon genre ?

Il me sourit et commença à taper du pied nerveusement.

-T'es pas taré Marshall... T'es juste toi... T'es comme ça et c'est comme ça que je t'aime bien... En fait non ...C'est comme ça que je t'aime.

Je lui souris.

-Ça me gênerait pas du tout.

Je l'embrassai à mon tour et me levai du lit. Il fit de même en bougeant un peu trop pour rien.

-Ça va aller ? T'as vraiment comme une ... surdose d'énergie on dirait , demandai-je en riant.

J'ouvris la porte de sa chambre.

-T'as envie d'aller dans le jardin un peu ? Je pourrais aller chercher Fenrir à la voiture...

Il acquiesça.

-Ok ! Vas y, je vais chercher Fenrir et je te rejoins.

Je descendis et sorti par l'avant où je passai prendre Fenrir qui était tout content. Il avait pas fait de dégât sinon manger ma barre protéiner, mais je trouvais ça plutôt drôle. Je fis le tour et le gardien m'ouvris la grille du jardin. Je détachai le chien qui parti à grande course jusqu'à Marshall. Je le suivi en marchant, un large sourire sur les lèvres. Je regardai Marshall avec son chien.

-Je crois que c'est lui qui t'a adopté plus que l'inverse. Je sens que tu vas pas manquer qu'à moi les jours où on se verra pas.

Fenrir ne le lâchait pas d'une semelle. Je profitai du temps qu'il jouait avec le chien pour lâcher la bombe.

-Je vais aller voir ton père... Pour lui demander de m'aider à te faire sortir...

J'espèrais presque que ça passe dans le vide, mais à voir la tête qu'il tirait, il avait tout bien capté.

-Je veux pas te laisser ici. Je t'aime Marshall et je sais que tu m'aimes aussi, ou du moins que je suis pour toi ce qui se rapproche le plus de l'amour. Je suis bien avec toi et je refuse de te regarder souffrir et être mal dans ce centre de déjanté. T'es pas comme eux.

J'espèrais qu'il comprene mes motivations.

J'avais été chercher Fenrir dans la voiture et j'avais rejoins Marshall dans le jardin. Il ne faisais aucun cas au fait qu'il y aille d'autre gens et semblait survolté. Je profitais du temps qu'il jouait avec Fenrir, pour lui annoncer que j'allais aller voir son père pour qu'il m'aide à faire sortir Marshall de ce centre. J'avais presque espérée qu'il n'entende pas ou ne réagisse pas, mais c'était raté. Il figea en me regardant.

-Non, non, non ! Pas mon père. Pas mon père.

Je fermai les yeux en soupirant. Marshall secoua la tête et je savais plus quoi dire ou faire.

-Il veut que se débarrasser de moi. Il pourra jamais prendre le risque de voir Billy lui rendre visite un jour.

Il s'assi par terre et pris le chien dans ses bras en enfouissant son visage dans le pelage de la bête.

-Faut vraiment avoir l'accord de mon père ? Y a pas un autre moyen ?

Je hochai de la tête, même s'il me regardait pas.

-Ça prend la signature de celui qui t'a fait entrer pour te faire sortir... Je suis désolée. T'auras pas à le voir je m'arrangerai avec lui. J'ai seulement besoin de son nom et je m'occuperai du reste.

J'allais pas l'obliger à faire un face à face avec son père non plus.

-Je suis pas comme eux, mais j'suis pas non plus comme les gens de dehors.

Je m 'assis à côté de lui et glissai mes doigts dans sa main.

-Tu veux vraiment le faire ?

Je glissai ma main contre sa joue et lui tournai délicatement le visage vers moi et le regardai dans les yeux.

-Oui... Oui je veux vraiment le faire Marshall !

Je déposai un tendre baiser sur ses lèvres, je sentais des papillons dans mon estomacs.

-Regarde toi.... Regarde nous ... Personne peut dire que tu es différent de qui que ce soit en ce moment. Je suis bien avec toi moi, j'ai pas envie de te regarder souffrir dans cette asile quand je sais que tu es normal et que ça va bien quand tu es avec moi.

Je posai ma tête contre son épaule et flatai Fenrir avec lui.

-Je m'en voudrais si je n'essayais pas au moins de faire quelque chose. Je me fou qu'on reste enfermé pendant des mois à l'intérieur de la maison et je me fou de devoir tenir tête à Billy s'il s'énerve, au pire je lui botterai les fesses, dis-je en riant.

Je haussai les épaules.

-J'ai envie de passer la nuit dans tes bras et de me dire au réveil que tu seras encore là , la nuit suivante. J'ai envie de rester avec toi sans être à cours de temps. Je veux t'amener mettre des fleurs sur la tombe de ta mère au Wisconssin... Les possibilités sont infini devant nous. Je veux au moins qu'on se donne une chance d'y arriver.

Je demandais pas l'impossible... Juste d'être bien.

Je restais contre Marshall et j'essayais de lui expliquer pourquoi je croyais vraiment qu'on avait nos chances de vivre une vie normal nous aussi.

-Moi aussi j'voudrais bien... Mais Billy pourrait tout faire foirer. Il pourrait te faire du mal... J'en sais rien moi.

Il secoua la tête et je fermai les yeux.

-Et puis... De toutes façons, mon père acceptera jamais de signer. Si tu vas le voir, il va te dire des trucs sur moi. Et je sais même pas si c'est des trucs vrais ou pas.

Je me décollai et me passai la main dans les cheveux .

-Tu crois vraiment qu'il y a une chance qu'on y arrive ? Alors que tout est contre nous ... ou contre moi... J'sais pas Kath. J'ai jamais eu de chance, de toutes façons...

J'avais envie de hurler. Il prit un morceau de bois qu'il lança au chien et hop c'était rendu ça. Je secouai la tête et arrachai brusquement le morceau de bois à Fenrir et je le balançai au bout de mes bras. Je m'assis face à Marshall et saisie son visage entre mes mains.

-Qu'est ce que tu comprends pas Marshall... J'en ai rien à faire de ce que les gens pensent de toi et ne me dit surtout pas que je mérite mieux que toi, mieux que ça... Je vis ma vie comme je l'entend si c'est avec toi que j'ai envie de vivre cette vie, c'est que je sais ce que je fais.

Je le lâchai et me levai. Je tournai légèrement en rond, j'étais agitée et je voulais pas m'énerver devant lui.

-Bon écoute... T'as envie d'être avec moi toi ? Tu voudrais que ça fonctionne ? Parce que là j'ai l'impression de faire deux pas vers l'avant et que tu me tire de cinq vers l'arrière. C'est normal que tu ailles peur, mais si tu veux même pas te donner la peine d'essayer et que tu ne veux même pas faire l'effort de penser positif, je peux pas tout faire tout seul.

J'étais un peu à cours d'idée pour lui faire voir ma façon de penser. Je pris une profonde inspiration et retournai près de lui.

-Marshall...Si y a une chose dont je suis certaine c'est que je suis entrain de tomber amoureuse de toi, donc oui je crois qu'on a de la chance de notre côté. Arrête de dire que tu n'as jamais eu de chance et que tu en auras jamais. Tu t'en rend peu-être pas compte, mais depuis hier si tu considères que tu n'as pas de chance c'est blessant pour moi. Je te vois pas différament . Tu es spécial pour moi, mais dans le bon sens. Je t'accepte comme tu es et je crois en toi... Essaie d'en faire autant.

Je déposai un baiser sur son front et me levai.

-Fenrir... Viens on y va mon chien ...

Je pris sa laisse et regardai Marshall en espérant qu'il dise un truc, qu'il essaie au moins de me retenir...

J'avais un peu brusqué Marshall en lui disant que si il m'aidait pas un peu, je pouvais pas tout faire tout seul. On aurait dit qu'il s'en foutait un peu de ce qui pouvait ce passer et de ce que j'essayais de faire pour nous donner une chance.

-Je crois en toi.... Je... Je t'aime, même. Mais croire en moi... C'est dur.

Il se releva et se plaça face à moi.

-Je veux que ça fonctionne entre nous. Je veux qu'on puisse être tout les deux... Mais j'ai encore plus peur que ça foire. Je peux pas m'en empêcher.

Je baissai les yeux en soupirant, je sais pas si c'était la fatigue ou l'épuisement, mais j'avais juste envie de pleurer. Il se frappa la tête avec son poing.

-C'est la dedans que ça cloche et que ça a peur de tout. J'y peux rien moi.

Il pris une profonde inspiration.

-Ok. Tu vas aller voir mon père et... ça va marcher.

Il souffla en répétant que ça allait marcher, puis il me fit un petit sourire au quel je ne sus pas répondre.

-Tu veux partir maintenant ? Tu pourras plus vite aller t'occuper de tout ça... Et revenir plus vite aussi, non ?

Je relevai les yeux vers lui tristement.

-Je suis désolé de mon comportement. Je voulais pas... Te blesser.

Il me serra contre lui et je m'accrochai à lui fortement. Je laissai les larmes sortir sans bouger et sans rien dire.

-C'est difficile et c'est compliqué, mais ça ira... On est au-dessus de ça je te le promet.

Je relevai la tête et l'embrassai longuement.

-J'aurai pas le choix de partir bientôt, sinon ils vont me mettre dehors. Je pourrai pas revenir avant deux peu-être trois jours. Je dois bosser un peu, mais je garderai mon téléphone à côté de moi si tu veux m'appeler, d'accord ?

Je me blottis encore un peu contre lui, je pris une bonne bouffé de son parfum que je voulais imprégner dans ma mémoire.

-J'irai le voir et il signera... T'inquiète pas.

Je lui fis finalement un léger sourire et me détachai de lui. Je le saluai d'un léger signe de la main et me retournai pour me rendre à la voiture sans regarder derrière moi. Je mis Fenrir sur la banquette arrière et pris place derrière le volant. J'appuyai ma tête contre celui-ci en évacuant ma rage. Je frappai contre le banc et restai la un moment à pleurer, puis je repris sur moi. J'essuyai mes yeux du revers de la main et parti de la cours du centre en direction de la maison.